Dans un espace où les seules œuvres sont des panneaux muraux, le visiteur explore l’histoire du lieu et de l’objet muséal par le jeu de ses déplacements. Des signes lumineux disposés au sol matérialisent des fragments audio que le visiteur active à son passage. La scénographie lumineuse offre au visiteur plusieurs points de vue comme autant d’opportunités de parcours.
Ce projet a été réalisé dans le cadre du workshop Museomix dont l'objectif est de faire collaborer des créatifs pour produire de nouvelles expériences de visite dans les musées.
La première édition de Museomix s’est déroulée les 11, 12 et 13 novembre 2011 au Musée des Arts Décoratifs de Paris. À cette occasion, onze équipes de 6 à 8 personnes ont investi onze espaces répartis sur les sept niveaux du musée pour faire découvrir au public, au terme du workshop, de nouvelles manières d’aborder les œuvres.
Je fais équipe avec deux conservatrices, une artiste, un photographe et un informaticien. Nous investissons le Cabinet des Fables, un espace atypique du Musée des Arts Décoratifs car il ne contient aucun un objet. Ce qui est donné à voir est sur les murs : il s'agit en effet d'une pièce recouvertes de boiseries ayant décoré le boudoir de la femme d'un fermier général au 18e siècle, puis les bureaux d'une administration militaire au 19e siècle... avant d'être déposées et intégrées au musée.
Au cours de cette première journée, nous centrons notre intention de projet autour d'une expérience de visite par "strates", révélant les fragments de l'histoire de ce cabinet.
Au cours de la deuxième journée, nous développons notre projet autour d'un dispositif audio racontant au visiteur les différentes facettes du Cabinet des Fables.
Par son déplacement dans l’espace, le visiteur active des fragments de contenus audio et construit son parcours dans l’œuvre.
L'aspect et l'emplacement des pastilles lumineuses déterminent les thématiques et les niveaux de lecture des fragments racontés. Par exemple, une pastille proche d’un panneau attire l’attention du visiteur sur le détail d’une fable ou sa restauration. Une pastille plus éloignée raconte l’histoire du lieu ou des personnages à une époque donnée.
Au cours de la troisième et dernière journée, nous formalisons notre projet par un prototype fonctionnel. À défaut de pouvoir installer des capteurs de position au sol et des douches sonores et flatphones au plafond, nous surveillons le parcours du visiteur dans le cabinet et déclenchons nous-mêmes les contenus audio lorsque le visiteur marche sur les pastilles projetées sur le sol.
Le protype repose sur un programme en Flash, pilotant l'affichage des pastilles au sol (par le biais d'un vidéoprojecteur) et la lecture des contenus audio (par le biais d'une enceinte).
Au-delà de l'espace du Cabinet des Fables, ce projet ambitionne de mettre en valeur un ensemble patrimonial polysémique, en guidant le regard du visiteur et son déplacement dans l’espace sans détourner son attention. La signalétique réduite au simple affichage de signaux lumieux au sol évoque le principe des strates : à l'image d'un chantier de fouilles, le visiteur est invité à quadriller l'espace pour découvrir les différents fragments que recèle le lieu.
Museomix reste une expérience unique de travail collectif, tant par les rencontres qu'elle permet que par les univers qu'elle brasse. Les photos ci-dessous retracent les trois jours passés dans le Musée des Arts Décoratifs, entre la bibliothèque et le Cabinet des Fables.
visuels en cours de chargement...
Projet réalisé avec Marianne Rigaud-Roy, Elisabeth Shimells, Sophie Lavaud, Jean-Marie Gilliot et Philippe Tarbouriech dans le cadre de la première édition du workshop Museomix au Musée des Arts Décoratifs de Paris (11-13 novembre 2011).