Veille en design sur les nouvelles pratiques de lecture induites par les écrans et les dispositifs numériques.
Cette veille est structurée en deux parties :
Le diaporama ci-dessous reprend les grandes lignes de cette veille sur la lecture numérique. Il a été présenté à plusieurs reprises au cours de l'été 2011 aux équipes des Éditions Bayard et Milan.
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Ce travail s’appuie sur :
Rassembler et organiser des informations sur la lecture numérique s’est révélé être un travail complexe en raison du nombre important de disciplines et de thématiques connexes à la lecture numérique et de la rapidité avec laquelle les techniques et les pratiques évoluent. Pour information, les références citées ici datent pour une très grande majorité de 2010 ou de 2011. Le lecteur soucieux de suivre l’évolution du secteur trouvera en fin d’ouvrage la bibliographie des références citées ainsi qu’une liste de sites susceptibles de l’accompagner dans ses recherches ultérieures.
J'ai prolongé ce travail en questionnant le médium numérique, non seulement dans la manière qu'il offrait à l'utilisateur d'appréhender et d'explorer le texte, mais également dans sa capacité à déployer de nouvelles façon d'écrire. Cette réflexion s'est traduite :
L'ensemble des références citées dans cette veille sur la lecture numérique sont accessibles et cliquables depuis la bibliographie.
Les lignes qui suivent proposent une liste non exhaustive de références marquantes sur le thème de la lecture numérique.
La littérature sur la lecture numérique au sens large est abondante et fréquemment actualisée, notamment au travers des blogs qui relaient l’actualité du livre, de l’édition et des nouvelles technologies. La bibliographie regroupe toutes les références qui ont été citées dans ce travail (autant que faire se peut, j’ai complété chaque référence d’une URL afin de faciliter les travaux de recherche ultérieurs).
Le lecteur soucieux de se forger rapidement une culture du domaine pourra, dans un premier temps, se focaliser sur un petit nombre de références qui me paraissent assez éclairantes.
Bien que présenté sous la forme d’un catalogue de notes et de références, le rapport Éducnet fournit de très nombreuses définitions et explications (par exemple sur les dispositifs légaux, les formats numériques, etc.) qui peuvent se révéler utiles ponctuellement.
Concernant l’histoire du livre, la lecture du travail de Roger Chartier me semble indispensable (je pense non seulement aux articles de Solaris et du Temps cités dans ce travail, mais également à plusieurs interviews accessibles sur le site de la Vie des Idées). L’article de Pierre Mounier et Marin Dacos sur l’édition électronique paru dans le numéro spécial de Communications consacré aux cultures du numérique apporte à cette réflexion de très nombreux éclairages sur les aspects politiques, économiques et sociaux de la transition numérique du livre.
La question des mécanismes perceptifs et cognitifs de la lecture me semble être centrale lorsque l’on appréhende la lecture sur écran. Les travaux dans ce domaine sont très pointus et par conséquent peu visibles sur les sites généralistes qui traitent de lecture numérique. Les vidéos des interventions du 2e colloque Écriture et Technologie sont néanmoins accessibles en ligne et apportent beaucoup de réponses sur la manière dont le cerveau lit et traite l’information. Je recommande vivement au lecteur de visionner les interventions de Véronique Drai-Zerbib et de Pascale Gossin sur les mécanismes de la lecture profonde et de la lecture sur écran, ainsi que la conférence inaugurale de Pierre Fastrez sur les nouvelles compétences médiatiques mobilisées par la lecture sur écran. Dans un registre beaucoup plus accessible, les articles de Michael Agger et d’Hubert Guillaud donnent un bon aperçu sur les processus cognitifs à l’œuvre dans la lecture sur Internet.
Les pratiques de lecture se sont diversifiées avec l’apparition d’Internet et la multiplication des supports de lecture. Le travail prospectif de l’éditeur suédois Bonnier me paraît représentatif des questions que se posent aujourd’hui les designers autour des écrans et de leurs applications pour la lecture (navigation, exploration, etc.) Comme je l’ai indiqué dans ce travail, les expérimentations réalisées dans le domaine de l’enseignement ouvrent également de nombreuses perspectives quant aux usages possibles des NTIC pour la lecture : à ce titre, je recommande au lecteur de consulter les retours d’expérience de plusieurs équipes enseignantes sur l’usage des tablettes en classe ainsi que de prendre connaissance des évolutions actuelles des manuels scolaires grâce au couplage entre le support papier et Internet. En ce qui concerne les pratiques de lecture sociale, le cours de Frédéric Kaplan donne un bon aperçu théorique de la question, que le lecteur pourra compléter par la vidéo de démonstration sur l’application de lecture sociale Reading Life éditée par Kobo.
Cette application laisse entrevoir les possibilités offertes par la collecte et le traitement des données de lecture par les interfaces numériques. Le lecteur pourra compléter sa recherche sur la question en consultant le site dédié au projet Open Bookmarks sur le partage des signets ainsi que la vidéo de présentation du projet de recherche Cyberlibris – Ceregmia – LIX sur la bibliothèque dynamique intelligente.
Je n’ai pas de référence particulière à recommander concernant les dispositifs de lecture et les scénarios d’interaction, si ce n’est d’expérimenter soi-même les écrans et les applications.
En 2011, quatre supports se disputent principalement le marché de la lecture sur écran : les ordinateurs (de bureau ou portables), les smartphones, les tablettes LCD et les liseuses à encre électronique. Expérimenter la lecture sur un ordinateur ou sur un smartphone est à la portée de tous, pour peu que l’on y installe au préalable une application de lecture (a minima une visionneuse PDF, sinon un logiciel capable de lire le format ePUB, comme le logiciel Digital Editions). Le lecteur trouvera sans mal des sites de téléchargement sur lesquels il pourra se procurer des ebooks gratuits au format PDF ou ePUB (par exemple sur E-books gratuits, sur Webooks ou encore sur Tous vos livres). Cette expérience de lecture est un passage obligé pour comprendre les enjeux liés aux supports et aux formats d’une part, et aux mécanismes de lecture d’autre part (ergonomie, confort, repérage spatial, etc.) À défaut de pouvoir se procurer une liseuse, le lecteur trouvera sans difficulté un modèle d’exposition chez les revendeurs de matériel informatique. Lorsque l’on dispose d’un smartphone ou d’une tablette connectée à Internet, il est aussi instructif d’expérimenter les versions numériques des magazines ou des collections de livres accessibles en ligne, même dans leur format de démonstration (voir par exemple le magazine pour enfants Timbuktu, le pure-player Rue89 ou encore la version numérique des livres Pour les Nuls). L’application de lecture iBooks pour iPhone et iPad est un bon exemple d’environnement gérant à la fois la lecture des e-books et leur gestion au sein de bibliothèques. Multiplier les expériences de lecture sur ces interfaces permet d’identifier assez rapidement la portée – et surtout les limites – de la lecture sur écran telle qu’elle proposée au public.
Les livres-applications jeunesse sont un secteur à part dans le domaine. Ils ont fait l’objet de beaucoup d’attention en 2009-2010, mais les observateurs se demandent aujourd’hui dans quelle mesure cet engouement ne serait pas disproportionné en regard des lourds investissements qu’ils exigent (développements coûteux, formats non standard, etc.) Comme je l’ai souligné dans la partie consacrée aux scénarios d’interaction, ces livres-applications sont cependant intéressants pour se faire une idée des possibilités d’enrichissement et d’interactivité possibles en dehors des standards. Les applications dont les scénarios d’interaction me semblent les plus représentatifs sont citées dans ce travail : je recommande entre autre Unwanted Guest, Le livre des boutons de Bartleby, Ali Baba et les Quarante Voleurs, The going to bed book ou encore The Fantastic Flying Books of Mr. Morris Lessmore.
Ces applications donnent par ailleurs un aperçu des schémas narratifs que permettent l’interaction tactile et le croisement des médias. Comme nous l’avons vu, les possibilités narratives sur écran vont bien au-delà de ces quelques exemples, et le lecteur pourra compléter son expérience des applications tactiles par la lecture de livres combinant papier et écran, la consultation de web-documentaires sur Internet, l’exploration de narrations arborescentes sur Internet ou encore la lecture de romans collaboratifs écrits dans des ateliers d’écriture en ligne.
Pour parachever ce parcours, je recommande au lecteur de rester attentif aux applications – mais aussi aux expérimentations et aux projets artistiques – qui questionnent les univers du papier et de l’écran et les imaginaires qu’ils véhiculent. La version numérique du livre Our Choice d’Al Gore est un bon exemple d’application dans laquelle les références et les fonctionnalités propres aux deux univers ont été soigneusement intégrées. Sur un ton beaucoup plus léger, je conseille au lecteur de visionner les publicités réalisées par Roger Wieland pour Moleskine, la publicité pour la collection Point 2 des éditions Seuil, une publicité pour le livre papier parodiant l’iPhone ou encore les bandes-annonces des livres It’s a book et Russell Wiley is out to lunch. Pour explorer les arts numériques propres au texte et à la typographie, le site Infolipo d’Ambroise Barras constitue un excellent point de départ, riche en liens et en références.
Pour clore ces recommandations déjà très nombreuses, je liste ci-dessous les sites Internet que le lecteur pourra régulièrement consulter pour actualiser ses connaissances. Les blogs sur le livre numérique, la lecture sur écran et les technologies associées sont légion. Par chance, les informations sont bien relayées et elles finissent tôt ou tard par faire le tour de ce petit monde dont voici une liste non exhaustive :
Veille sur les pratiques de lecture numérique, réalisée dans le cadre d’un stage au sein de l’équipe Bayam du groupe de presse Bayard (avril-juillet 2011).
Le document synthétique est téléchargeable et consultable en ligne depuis le site Scribd.
Gleyze J.-F., 2011. La lecture numérique - État des lieux et champs d'innovation. Veille réalisée dans le cadre d'un stage de design numérique à BayardKids, Bayard Presse, Montrouge, 156 p.
URL : http://fr.scribd.com/doc/72072445/La-lecture-numerique