L'invasion des écrans a modifié les pratiques d'écriture en les faisant passer de l'espace statique, inerte et bien délimité de la page papier à l'environnement dynamique, interactif et connecté de l’écran. En s'intercalant dans le processus qui traduit le geste par l'écrit, l’ordinateur agit comme une boîte noire qui filtre l'activité d'écriture. Cet ouvrage s’intéresse aux nouvelles modalités de production, de traitement et d’organisation de l’écriture dans l’environnement numérique et à la manière dont celles-ci modifient notre façon de penser le monde.
Cet ouvrage s'inscrit dans le prolongement de la veille que j'ai réalisée en 2011 sur la lecture numérique à l'occasion d'un travail de conception et d'expérimentation sur la transition papier – numérique de revues pour enfants.
Pour alimenter le travail de réflexion que j'ai mené dans Matières à écrire, j'ai par ailleurs choisi d'expérimenter l'écriture numérique à travers la série de petites expériences Matières écrites combinant les processus d'écriture et les médiums papier et numérique.
→ visiter la page de Matières écrites consacrée à mes expérimentations sur les écritures numériques
→ visiter la page consacrée à mon travail de veille sur la lecture numérique
Cet ouvrage aborde la question des écritures numériques en quatre parties. Après une partie introductive consacrée à l'histoire des écritures et à leur déploiement dans l'univers numérique, il aborde les spécifités de l'écriture numérique à travers ses modalités de production, de traitement et d'organisation.
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Sommaire et bibliographie | |
Introduction et conclusion | |
Mémoire (version intégrale) |
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Les écritures numériques sont le fruit d'une rencontre entre l'écriture et l'environnement numérique, riche de toutes les étapes qui ont jalonné la naissance et le déploiement des écritures d'une part, et la courte histoire de l'informatique d'autre part. Au croisement de ces deux histoires, la transition qui s’opère de la page à l’écran apporte des éléments de comparaison utiles pour comprendre d’une part les spécificités du texte numérique, et d’autre part les nouveaux rapports que l’environnement numérique instaure avec le texte et le savoir.
Cet état des lieux permet in fine de définir l’écriture numérique, point de départ d’une problématique qui envisage l’activité de l’écriture dans l’environnement numérique comme le travail d’une matière orchestré autour de la machine.
Du logogramme à l’octet, une (brève) histoire de l’écrit | 27 |
Écriture alphabétique, écriture numérique et représentations graphiques | 27 |
De l’imprimerie à l’ère industrielle | 30 |
L’invention de l’ordinateur | 36 |
Quatre décennies d’écritures numériques | 44 |
Le statut de l’écrit dans l’environnement numérique | 51 |
La profondeur de l’écran | 52 |
De nouveaux rapports au texte et au savoir | 56 |
Écrire en numérique – L’épreuve de la machine | 63 |
De l’expression au geste, les multiples entrées de la notion d’écriture | 63 |
L’ordinateur, nouvel environnement d’écriture | 65 |
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Écrire avec un ordinateur évoque de prime abord la figure du traitement de texte et la saisie au clavier. Cela étant, l'outil informatique introduit une complexité en faisant apparaître un niveau supplémentaire dans la production de l’écrit : par le biais de l’écran, l’écriture devient en effet un simulacre. La page qui s’affiche à l’écran n’est pas celle que produira l’imprimante et reste, de fait, un espace d’écriture ouvert à la simulation.
Au-delà des procédés de saisie, l’ordinateur ajoute également un intermédiaire entre celui qui produit l’écrit et celui qui le reçoit. Ce rôle, traditionnellement tenu par le livre, est ici assumé par l’écran et orchestré par les traitements opérés dans le processeur de l’ordinateur. De fait, l’écriture n’est pas directement produite par l’action physique d’un outil sur un support, mais elle résulte conjointement de l’action de l’utilisateur sur l’interface de la machine et des opérations qui se jouent en arrière-plan lors de l’exécution des programmes.
L’écriture dans l’environnement numérique questionne ainsi l’ordinateur en tant que machine à produire l’écrit : dans cette partie, l’ordinateur est entrevu comme un outil de production de l’écrit et, au-delà de la vision héritée du monde analogique, comme une machine à simuler l’écrit (procédés et modalités d’inscription dans l’environnement numérique, mises en forme de l’écrit numérique).
La trace numérique et les supports de l’inscription | 75 |
Écrire dans l’écran : saisie et capture de l’écrit numérique | 81 |
Le clavier et la saisie littérale de l’écrit numérique | 82 |
D’autres périphériques pour d’autres manières de capturer l’écrit numérique | 95 |
Écrire derrière l’écran : l’environnement logiciel et logique de l’écriture numérique | 111 |
L’édition de l’écriture – Manipulation, transformation et mise en forme de l’écrit par le traitement de texte | 112 |
L’écriture sous contrainte – Modèles, architextes et CMS | 117 |
L’interfaçage des écritures – Formats et langage de la machine | 129 |
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Si le numérique a emprunté à l’analogique les principes de captation, de traitement et de restitution des signaux, le numérique introduit un niveau supplémentaire dans l’aller-retour entre le monde réel et sa représentation textuelle, visuelle et sonore en encodant les signaux dans le langage binaire. Par le jeu du codage binaire et des règles de calcul associées, l’ordinateur fait se rejoindre l’univers sémantique des contenus et l’univers abstrait de la logique et permet des combinaisons multimédiatiques inédites entre tous les types de contenus.
Entre les opérations de codage et de transcodage se déploie l’arsenal algorithmique de l’ordinateur et notamment tout le champ de recherches consacré à l’étude et à la reproduction des processus cognitifs humains : au centre de ces recherches, le langage et ses manifestations écrites deviennent un véritable enjeu. L’imbrication des processus cognitifs humains et des processus calculatoires à l’œuvre dans l’ordinateur posent entre autre la question du rapport de l’homme à l’ordinateur et de leurs contributions respectives dans le traitement des contenus.
Dans ce rapport complexe, les pratiques de pensée de l’utilisateur sont finalement canalisées dans des systèmes de choix : saisir du texte, interagir avec un élément, etc. En répondant à ces séquences d’instructions, l’ordinateur révèle toute sa dimension décisionnelle et l’opacité que celle-ci implique en creux. La mémoire de l’ordinateur apparaît finalement comme une boîte noire, au sein de laquelle la logique du code régit plus ou moins arbitrairement les représentations binaires du monde réel.
Ainsi transcodée et plongée dans « l’invisible des circuits », l’écriture questionne l’ordinateur en tant que machine à traiter l’écrit : dans cette partie, l’ordinateur est considéré dans sa capacité à traiter les données. Cette partie questionne la « numéricité » de l’écrit numérique et le rôle de l’ordinateur en tant que machine à décider dans l’activité d’écriture (traitement de l’écrit comme un flux de caractères, traitement de l’écrit comme une suite signifiante de mots et de phrases, traitement de l’écrit dans sa relation aux autres contenus médiatiques).
Séquencer – Le traitement des caractères | 147 |
La manipulation des symboles | 149 |
La puissance du chiffre | 153 |
Signifier – Le traitement des mots et des phrases | 159 |
Du dictionnaire à la base de données | 160 |
Les moteurs de l’écriture | 169 |
Raconter – Le traitement graphique et médiatique du texte | 195 |
L’esthétique de la typographie | 195 |
La narration dans l’écran | 202 |
Le texte comme média | 206 |
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En sortant du cadre délimité de la feuille, l’écriture se déploie dans la « profondeur de l’écran », dans un ordonnancement logique qui recèle des chemins d’accès vers une multitude d’espaces. Cette spécificité numérique de l’écriture établit un lien métaphorique avec la mémoire : l’environnement numérique contient des espaces dans lesquels l’écriture permet d’organiser les informations et le savoir par le jeu des hypertextes et des métadonnées.
Le glissement qui s’est récemment opéré de l’espace du bureau vers l’espace du web accentue par ailleurs la diffusion de l’écriture et crée de nouvelles possibilités de connexion. En facilitant les allers-retours entre lecture et écriture, Internet participe à l’élaboration de nouvelles modalités d’écriture – individuelle comme collective.
Derrière l’écran opèrent ainsi plusieurs niveaux dans lesquels l’écriture est architecturée, connectée et reliée à d’autres écritures. L’ordinateur apparaît ainsi à la fois comme un terminal dans lequel les informations sont structurées en bases de données, et comme un initial depuis lequel ces informations sont mises en relation.
En ce sens, l’écriture questionne l’ordinateur en tant que machine à organiser l’écrit : dans cette partie, l’ordinateur, par le biais de l’écran, est entrevu comme un espace doté d’une profondeur, propice à organiser l’écrit. L’ordinateur intervient ici comme une machine à assembler (structurations des contenus numériques, pratiques d’écriture liées aux dimensions documentaire et sociale de l’environnement web, devenir de l’auteur et de la langue et questions associées d’identité et de trace).
Structuration et exploration des contenus par l’écriture | 225 |
Indexer et archiver | 226 |
Lier | 233 |
Web documentaire et pratiques de lecture-écriture | 253 |
Compétence numérique et projet de navigation | 253 |
Appropriation et réorganisation de contenus | 255 |
Agrégation et pratique anthologique | 258 |
Web social et pratiques de co-écriture | 271 |
L’internaute comme nœud du réseau : écrire sur soi | 272 |
Contribution et collaboration : écrire pour / avec les autres | 277 |
Identité et production nominale de traces écrites | 299 |
La dissolution de la notion d’auteur | 300 |
Sécurisation et traçabilité de l’écriture | 304 |
Cotation de l’écriture et marché linguistique | 316 |
table des références | 333 |
Webographie | 341 |
Édition, organisation, agrégation et curation de contenus | 341 |
Traitement de l’écriture numérique, générateurs et moteurs | 345 |
Accès à l’information, requêtes et traces nominales | 347 |
Captchas | 349 |
Webdocs | 350 |
Lecture et divertissements multimédias | 351 |
Ateliers d’écriture et communautés littéraires | 352 |
Littérature / Écriture expérimentale / Arts numériques | 355 |
Blogs, magazines, podcasts, émissions télévisées et interventions publiques | 365 |
Ouvrages, articles de revues et de magazines spécialisés, actes de conférences | 369 |
table des encarts | |
La machine productrice d’écrit : la poésie à l’avant-garde des recherches plastiques et littéraires au XXe siècle | 38 |
Contenu, document, texte et œuvre textuelle : repères terminologiques | 66 |
Écriture électronique vs écriture numérique | 97 |
Écrire au clavier ou écrire à la main : la question de la gestuelle | 106 |
La tradition du copier-coller | 114 |
Analogique et numérique | 148 |
L’OuLiPo et l’écriture sous contrainte | 170 |
La combinatoire, à l’interface du nombre et de la production littéraire | 184 |
L’écriture hypertextuelle et la spatialisation de la narration | 245 |
La profondeur de l’écriture multimédia : l’exemple des webdocs | 259 |
Etherpad : l’écriture collaborative synchrone en ligne | 280 |
L’encyclopédie libre Wikipédia : le numérique au service de l’écriture collaborative | 285 |
Le droit d’auteur selon Google Books | 303 |
Une très brève histoire du mot de passe | 306 |
Parmi les références citées dans ce travail, j’ai choisi de distinguer sites web, œuvres artistiques et littéraires, références journalistiques et références scientifiques.
En premier lieu, les références regroupées dans la « Webographie » correspondent aux sites web dont le contenu est relatif à un outil, un logiciel, une communauté (etc.) ou propose un divertissement en lien avec l’écriture numérique et le multimédia. La plupart du temps, ces sites ne sont pas datés car ils sont en perpétuelle évolution. La webographie se divise elle-même en plusieurs sections, en lien avec les parties développées dans cet ouvrage :
En deuxième lieu, les références regroupées dans « Littérature / Écriture expérimentale / Arts numériques » correspondent aux œuvres et expérimentations littéraires et artistiques citées dans cet ouvrage. Elles comprennent les romans et recueil de textes et poésies, les œuvres numériques (consultables ou documentées en ligne), les expositions, manifestations et performances ainsi que les réinterprétations d’œuvres (concernant notamment le passage du papier à l’écran). Ces références sont datées et signalées par le symbole * dans le corps de l'ouvrage.
En troisième lieu, les références regroupées dans « Blogs, magazines, podcasts, émissions télévisées et interventions publiques » correspondent aux articles, interviews, débats, documentaires et présentations associés à une date ponctuelle et s’inscrivant dans un contexte journalistique ou informationnel. Ces références sont datées et signalées par le symbole ◊ dans le corps de l'ouvrage.
En quatrième et dernier lieu, les références regroupées dans « Ouvrages, articles de revues et de magazines spécialisés, actes de conférences » correspondent aux références scientifiques traditionnelles, issues d’ouvrages édités (essais, synthèses, rapports), de revues et de conférences avec comités de lecture. J’ai choisi d’intégrer à cette catégorie les articles journalistiques publiés dans des magazines spécialisés en lien avec l’écriture numérique. Ces références sont datées et signalées par le symbole ♦ dans le corps de l'ouvrage.
L’encyclopédie en ligne Wikipédia se place à part dans ces références. J’ai eu recours à cette encyclopédie tout au long de cet ouvrage pour vérifier des dates, fournir des définitions sommaires de concepts abordés en marge de ce travail ou baliser une question générale : il s’agissait dans tous les cas d’étayer le propos par une information ponctuelle ou secondaire, aussi me suis-je contenté de mentionner le nom de l’article consulté dans l’encyclopédie. Toutes les informations issues de Wikipédia ont été collectées entre les mois de décembre 2012 et juin 2013.
Pour une première approche des questions liées à l’écriture numérique, les sites référencés en webographie ainsi que les œuvres consultables en ligne présentent le mérite de confronter le lecteur à sa propre pratique de l’écriture dans l’environnement numérique.
Dans des registres distincts, les sites dCode, Charabia et Wordle permettent d’expérimenter le traitement des écritures numériques de manière ludique à travers les jeux de lettres, la génération automatique de texte et la création de nuages de mots. Outre les traitements de texte aujourd’hui largement répandus auprès du grand public, les outils d’édition spécialisés tels que Etherpad ou FreeMind offrent un panorama des nouveaux enjeux liés à l’écriture dans l’environnement numérique, notamment pour le partage des écritures et la construction de cartes de pensée. Les outils mis à disposition des utilisateurs par Google me semblent également intéressants pour aborder la question de la langue et de la cotation des écritures sur le web – notamment les outils Ngrams, Google Correlate et Google Trends. Ce panorama des écritures en ligne mérite enfin d’être complété par la lecture de webdocs et de narrations arborescentes (par exemple le webdoc Code Barre et la fiction Nightingale’s Playground cités en pages 294 et 248).
Parmi les travaux d’écriture et les œuvres « analogiques» » et numériques cités dans la rubrique « Littérature / Écriture expérimentale / Arts numériques» », il me semble nécessaire de parcourir les travaux des avant-gardes littéraires et leurs prolongements dans le domaine numérique : je pense notamment aux expérimentations des OuLiPiens (avec Queneau et Perec en première ligne), aux adaptations numériques d’Antoine Denize dans son CDRom Machines à écrire ainsi qu’aux travaux de littérature générative de Jean-Pierre Balpe (largement évoqués dans la section consacrée aux « Moteurs de l’écriture» » page 169). La plupart des œuvres référencées dans cette rubrique sont consultables en ligne ou, à défaut, sont documentées par des visuels ou des descriptions textuelles : s’il fallait ne retenir qu’une poignée de références dans tout ce travail, je recommanderais sans hésiter au lecteur de prendre le temps de se perdre dans ces œuvres. En marge de ces liens, j’ai ajouté les références de quelques romans ou essais qui me semblaient apporter un éclairage aux questions liées à l’histoire des écritures et au devenir du livre dans les sociétés ultra-connectées. Outre Le Maître de Garamond d’Anne Cunéo (1984, cité en bas de page 30) et L’histoire des codes secrets de Simon Singh (2001, cité en bas de page 155) abordant l’invention de l’imprimerie et l’essor de la cryptographie, les romans de Jonathan Safran Foer (Extrêmement fort et incroyablement près, 2005, et Tree of codes, 2010) ainsi que l’étonnante Maison des Feuilles de Mark Z. Danielewski (2000) méritent le détour pour les questions qu’ils posent en filigrane autour du médium papier et des nouvelles possibilités de narration dans un monde fortement imprégné de culture numérique. Dans le domaine de l’anticipation et de la science-fiction, 1984 de George Orwell (1949) et Fahrenheit 451 de Ray Bradbury (1953) restent des références sur la question du contrôle des écritures, auxquelles j’ajouterais le roman La ballade de Lila K. de Blandine Le Callet (2010) pour la vision actualisée qu’il propose du statut ambigu du livre et de son rôle d’archive dans une société surinvestissant l’administration numérique.
Parmi les références listées dans la rubrique « Blogs, magazines, podcasts, émissions télévisées et interventions publiques» », le documentaire Le livre selon Google de Ben Lewis (2012) aborde de manière très large les enjeux liés à la constitution d’une bibliothèque universelle, au droit d’auteur et aux nouveaux marchés qui se développent autour de l’information et du savoir sur le web.
L’ensemble de ces questions peuvent être approfondies avec les « Ouvrages, articles de revues et de magazines spécialisés, actes de conférences» ». Les ouvrages traitant de l’histoire des écritures sont largement représentées dans cette rubrique : je retiendrais parmi ceux-ci les travaux de Roger Chartier (1994), l’Histoire de l’écriture composé sous la direction d’Anne-Marie Christin (2001) et « Les mains de l’intellect» » (tome 2 des Lieux de savoir) composé sous la direction de Christian Jacob (2011). Dans le cadre de ce travail, Les trois écritures – Langue, nombre, code de Clarisse Herrenschmidt (2007) me semble particulièrement intéressant car il met en perspective cette histoire avec la naissance de l’outil informatique. La période charnière que constitue l’ère industrielle entre imprimerie et informatique nécessite également une lecture approfondie afin de comprendre l’impact de la mécanisation des outils de production et d’archivage dans l’architecture actuelle des écritures numériques. À ce titre, je recommande très vivement l’essai de Delphine Gardey (2008) : Écrire, calculer, classer – Comment une révolution de papier a transformé les sociétés contemporaines (1800-1940).
Pour une approche très large de l’environnement des écritures numériques et des pratiques associées, le site des Modules pédagogiques d’écriture numérique de Victor Petit et al. (2010) fournit des points de repères, définitions, exemples et ateliers pédagogiques accessibles aussi bien aux néophytes qu’aux « lettrés du numérique» ». La lecture de ce site peut être utilement complétée par celle du site de Philippe Bootz sur La littérature numérique (2006) : les très nombreux exemples cités dans ce travail, assortis d’analyses pointues sur l’évolution des pratiques littéraires et artistiques, apportent un éclairage qui me semble précieux pour comprendre comment technologie et création se sont mutuellement enrichies depuis le début du siècle dernier.
Les articles du numéro spécial « Machines d’écriture» » de la revue MCD – Musiques et cultures digitales (mars-avril-mai 2012) donnent un aperçu accessible et très éclectique des techniques, des algorithmes, des domaines d’expression et des mutations éditoriales liées aux écritures numériques. Le numéro spécial « Cultures du numérique» » de la revue Communications (2011) complète ce panorama par des articles scientifiques sur des thèmes ciblés, tels que l’identité numérique, la propriété intellectuelle, les solidarités en ligne, la surveillance électronique, l’édition numérique, etc. Le lecteur désireux d’en savoir plus sur la révolution numérique et la place de l’individu dans les sociétés connectées pourra se reporter aux essais La grande conversion numérique de Milad Doueihi (2008) et La démocratie Internet de Dominique Cardon (2010).
Je recommande enfin le visionnage de la conférence Écriture et technologie (édition 2011, consacrée au thème « Écrans et lecture» ») et des Entretiens du Nouveau Monde Industriel (édition 2012, consacrée aux « Digital Studies – Organologie des savoirs et technologies industrielles de la connaissance» ») abordant de manière large les nouvelles pratiques de lecture, d’écriture et les rapports au savoir et à la langue que ces pratiques entraînent aujourd’hui. Parmi-celles-ci, l’intervention de Pierre Fastrez sur la littératie numérique (« De la lecture à la navigation, quelles compétences médiatiques ? » abordée en p. 254) et la communication de Frédéric Kaplan sur le marché linguistique (« La question de la langue à l’époque de Google » abordée en p. 321) me semblent indispensables pour comprendre les mécanismes d’émission/réception/traitement des contenus médiatiques à l’œuvre dans l’écran et sur le web.
L'ensemble des références citées dans cet ouvrage sont accessibles et cliquables depuis la bibliographie.
Les lignes qui suivent proposent une liste non exhaustive de références marquantes sur le thème des écritures numériques.
Mémoire de fin d'études du cycle de designer industriel de l'ENSCI – Les Ateliers, réalisé sous la direction de Catherine Ramus (septembre 2012-juin 2013).
Gleyze J.-F., 2014. Matières à écrire. Mémoire de fin d’études du cycle de créateur industriel sous la direction de Catherine Ramus, ENSCI – Les Ateliers, Paris, 384 p.
URL : http://www.jfgleyze.fr/MatieresAEcrire.html